Muscles de la langue
La langue est avant tout une masse de muscles qui, dans sa
majeure partie, est revêtue par une muqueuse. Traditionnellement, les descriptions des muscles de
la langue attribuent à chacun d'eux une action qui lui est
spécifique, ce qui implique qu'un mouvement particulier peut être la
conséquence de l'action d'un seul muscle ; cette façon de
présenter les choses simplifie abusivement les actions de la langue et
peut être trompeuse. Les muscles de la langue n'agissent pas
isolément et certains participent à de multiples actions, certaines
parties d'un même muscle étant notamment capables d'agir de
façon indépendante et même d'exécuter des actions différentes,
voire antagonistes. En général, cependant, on peut dire que les
muscles extrinsèques modifient la position de la langue, tandis que les
muscles intrinsèques modifient sa forme. Chaque moitié de la langue
contient quatre muscles intrinsèques et quatre muscles
extrinsèques ; les deux moitiés sont séparées par une cloison fibreuse
médiane, le septum lingual, qui se confond postérieurement
avec l'aponévrose de la langue.
Muscles extrinsèques de la langue.
Les muscles
extrinsèques (génioglosses, hyoglosses, styloglosses et palatoglosses)
prennent leurs origines en dehors de la langue et s'insèrent sur
elle. Ils contribuent surtout à mobiliser la langue, mais ils
peuvent également en modifier la forme.
Muscles intrinsèques de la langue.
Les muscles
longitudinaux supérieur et inférieur, transverse et vertical sont confinés
dans la langue. Ils prennent leurs origines et s'insèrent dans la
langue et n'ont aucune insertion osseuse. Lorsqu'ils
agissent ensemble, les muscles longitudinaux supérieur et
inférieur raccourcissent et épaississent la langue et participent à la
rétraction de la langue en protrusion. Les muscles transverse
et vertical agissent en synergie pour allonger et rétrécir la langue,
ce qui peut avoir pour effet de pousser la langue contre les
incisives ou bien de provoquer son antépulsion (protraction) hors
de la bouche ouverte (spécialement lorsqu'ils agissent en même
temps que la partie postéro-inférieure des muscles génioglosses).
Innervation de la langue
A l'exception du muscle palatoglosse (qui est en réalité un muscle
du palais innervé par le plexus phaiyngien), tous les muscles de la
langue reçoivent leur innervation motrice du nerf hypoglosse
(NC XII). La sensibilité générale (toucher et
température) de la muqueuse des deux tiers antérieurs de la langue est
recueillie par le nerf lingual, une branche du NC V3.
Hormis celle des papilles circumvallées, la sensibilité spéciale
(goût) de cette partie de la langue est recueillie par la corde du
tympan, une branche du NC VII. La corde du
tympan se joint au nerf lingual et chemine vers l'avant au sein de sa
gaine. La muqueuse du tiers postérieur de la langue ainsi que
les papilles circumvallées sont innervées par la branche linguale
du nerf glosso-pharyngien (NC IX), tant en ce qui concerne la
sensibilité générale que spéciale. Quelques filets du nerf laryngé
interne, une branche du nerf vague (NC X), se distribuent à un
petit territoire lingual situé juste en avant de l'épiglotte ; ils
contiennent surtout des fibres de la sensibilité générale, mais
aussi quelques fibres gustatives. Ces nerfs en majeure partie
sensitifs transportent également des fibres sécréto-motrices
parasympathiques pour les glandes séreuses de la langue.
D'autres fibres parasympathiques provenant de la corde du
tympan accompagnent le nerf lingual en direction des glandes
submandibulaire et sublinguale. Leurs relais synaptiques se
font au sein du ganglion submandibulaire qui est suspendu au
nerf lingual.
Il existe quatre saveurs gustatives de base : sucrée, salée, acide
et amère. La saveur sucrée est perçue au niveau de l'apex (pointe),
la saveur salée sur les bords latéraux et les saveurs acide et amère
dans la partie postérieure de la langue. Tous les autres « goûts »
dont parlent les gourmets sont de nature olfactive (odeurs et
arômes).
|